PARCOURS
 
 
  C'est
  après
  un
  apprentissage
  culinaire
  et
  un
  tour
  de
  France
  auprès
  des
  plus
  grands
  chefs
  tels
  Philippe 
  Million,
  Guy
  Martin,
  Jacques
  Pic
  ,
  Alain
  Senderens
  que
  philippe
  Excoffier
  devient
  chef
  pour
  des 
  personnalités
  tels
  Jack
  Lang
  ,
  Yves
  Saint
  Laurent
  ,
  Sylvia
  Marnier
  Lapostole.
  Appellé
  par
  le 
  gouvernement
  américain
  en
  2001,
  il
  devient
  le
  chef
  de
  La
  résidence
  de
  L'ambassadeur
  des
  États
  Unis 
  à
  Paris
  pour
  10
  ans
  avant
  d'ouvrir
  son
  restaurant
  éponyme
  dans
  un
  des
  plus
  beau
  quartier
  de
  la 
  capitale tout prêt de la Tour Eiffel.
  Le goût de la terre, belle et vraie
  On
  ne
  s’improvise
  pas
  cuisinier.
  Ma
  vocation
  vient
  de
  loin,
  de
  dispositions
  sensibles,
  d’un
  amour 
  profond
  pour
  la
  nature,
  depuis
  mon
  enfance
  savoyarde,
  modeste
  et
  gourmande.
  Un
  potager
  nourrissait 
  toute
  la
  famille,
  un
  potager
  très
  riche
  en
  variétés
  légumières.
  A
  chaque
  jour
  ses
  heures
  de
  labeur, 
  chaque
  saison
  ses
  nouveaux
  produits.
  On
  plante,
  on
  cultive,
  on
  cueille,
  on
  cuisine.
  Mais
  on
  conserve 
  également,
  bio
  avant
  l’heure.
  J’apprends
  très
  tôt
  le
  sens
  du
  produit
  dont
  on
  ne
  jette
  rien,
  une
  économie 
  complète
  qui
  se
  perd
  aujourd’hui.
  Une
  éducation
  du
  goût
  riche,
  qui
  porte
  ses
  fruits
  puisque
  je
  rêvais
  de 
  devenir… pâtissier.
  J’entame
  mon
  apprentissage
  dans
  de
  belles
  maisons
  renommées
  dont
  Jacques
  Pic
  auprès
  de
  qui
  je 
  peaufine
  la
  pâtisserie,
  et
  me
  lance
  ensuite
  dans
  les
  légumes
  et
  les
  poissons,
  Guy
  Martin,
  jeune 
  premier
  du
  Château
  de
  Divonnes
  ;
  je
  découvre
  le
  plaisir
  des
  belles
  maisons
  et
  assouvit
  mes
  pulsions
  perfectionnistes
  qui
  me
  mènent
  très
  vite,
  à
  17
  ans,
  à
  des
  responsabilités.
  Le
  service
  militaire
  me
  porte
  sous
  les 
  drapeaux…
  de
  la
  République
  et
  je
  deviens
  chef
  des
  cuisines
  du
  Ministère
  de
  la
  Culture
  en
  1992
  alors
  sous
  la
  férule
  de
  Jack
  Lang.
  Je
  demeure
  auprès
  du
  ministre
  à
  l’issue
  de
  mon
  service.
  Je
  passe
  ensuite
  par
  la 
  brigade de Senderens mais l’atmosphère chaleureuse des années passées me manque et de fil en aiguille, je vais cuisiner dans des salles à manger… privées et commencer un parcours atypique.
  Des tables privées à la Résidence de l’Ambassadeur des Etats-Unis
  L’Ambassadeur
  des
  Etats-Unis
  me
  demande
  d’entrer
  en
  2001,
  à
  tout
  juste
  29
  ans,
  comme
  chef
  de
  cuisine
  de
  l’Ambassade
  et
  des
  résidences
  attachées.
  Dîners
  en
  petits
  comités,
  réceptions,
  cocktails,
  à
  la
  tête
  d’une 
  brigade
  de
  20
  cuisiniers,
  l’occasion
  d’apporter
  ma
  note
  personnelle,
  moderne
  et
  créative.
  Service
  à
  la
  française
  sur
  plateaux
  d’argent,
  grands
  dîners
  jusqu’à
  150
  personnes
  et
  réception
  pour…
  2
  500
  convives,
  il
  va 
  falloir
  innover,
  trouver
  des
  idées,
  des
  accords,
  des
  dressages,
  et
  pour
  ce
  faire
  je
  vais
  entamer
  de
  fructueuses
  complicités
  avec
  mes
  fournisseurs,
  aller
  à
  leur
  rencontre,
  regarder
  leur
  manière
  de
  conduire
  cultures
  et 
  élevages,
  trouver
  de
  nouveaux
  produits…
  sans
  oublier
  de
  me
  replonger
  dans
  les
  livres
  pour
  stimuler
  mon
  imaginaire
  et
  mon
  palais.
  Parallèlement,
  il
  faut
  gérer
  cette
  énorme
  machine,
  contrôler
  les
  coûts
  et
  pendant
  11 
  ans je vais imposer ma ligne culinaire avec succès. C’est un grave problème de santé qui va mettre un terme à cette vie survoltée.
  Une aventure désormais personnelle
  Un
  an
  plus
  tard,
  je
  décide
  avec
  ma
  femme
  Michèle
  d’ouvrir
  un
  restaurant
  à
  taille
  humaine,
  et
  entame
  alors,
  une
  nouvelle
  aventure.
  Je
  trouve
  un
  fond
  à
  acquérir
  en
  2011,
  rue
  de
  l’Exposition
  à
  Paris,
  fais
  des
  travaux, 
  constitue
  une
  carte
  des
  vins,
  reprend
  mes
  marques
  dans
  une…
  toute
  petite
  cuisine
  pour
  le
  bonheur
  de
  40
  convives.
  Je
  comprends
  qu’il
  faut
  trouver
  ma
  signature
  personnelle
  loin
  des
  fastes,
  simplifier
  mon
  propos 
  culinaire
  et
  en
  bannir
  les
  effets,
  pour
  proposer
  une
  vraie
  cuisine
  goûteuse,
  de
  sentiment
  surtout.
  Travaillant
  plus
  volontiers
  la
  sardine
  que
  la
  langoustine,
  je
  m’épanouis
  dans
  la
  recherche
  du
  sublime
  haricot
  vert, 
  parfaitement croquant…
  Retour
  aux
  complicités
  avec
  les
  fournisseurs
  d’hier,
  je
  continue
  d’avancer
  avec
  maraîchers
  et
  artisans
  d’excellence
  auprès
  de
  qui
  je
  partage
  toujours
  des
  émotions
  gustatives. 
  A
  l’écoute
  de
  chacun
  d’eux,
  je
  rassemble 
  aujourd’hui
  mes
  souvenirs
  d’enfance.
  Le
  goût
  du
  dialogue,
  l’envie
  de
  faire
  plaisir,
  voilà
  ce
  qui
  fonde
  l’existence
  de
  mon
  restaurant
  et
  l’incroyable
  défi
  que
  constitue
  le
  passage
  d’une
  restauration
  somptuaire
  à
  un 
  modeste restaurant singulier, enthousiaste, sincère.
 
 
 
  
CUISINE
 
 
  Je
  revendique
  une
  cuisine
  classique,
  de
  tempérament
  et
  de
  technique
  française,
  une
  cuisine
  mijotée,
  savamment
  relevée
  de
  sauces,
  une
  cuisine
  qui
  aime
  tous
  les
  produits,
  produits
  du
  marché
  et
  de
  saison
  qui 
  guident l’élaboration de ma carte.
  Je
  travaille
  les
  cuissons,
  traite
  chaque
  produit
  avec
  ses
  spécificités.
  Le
  beurre
  se
  joue
  avec
  parcimonie
  pour
  ne
  conserver
  que
  ses
  arômes
  de
  noisette,
  les
  saveurs
  s’enrichissent
  de
  bouillons
  et
  de
  sauces,
  rien
  ne
  se 
  perd jusqu’à l’eau des champignons qui vient enrichir une sauce. Tout est prétexte à magnifier les goûts.
  Ma
  cassolette
  de
  homard
  consiste
  en
  une
  bisque
  au
  cognac,
  légèrement
  safranée,
  accompagnée
  de
  petits
  légumes
  du
  marché.
  Mon
  bar
  fumé
  au
  fenouil
  arrive
  dans
  une
  petite
  cocotte
  dans
  laquelle
  il
  a
  capté
  tous
  les 
  parfums
  du
  légume
  et
  du
  thym
  frais.
  La
  barigoule
  d’artichauts
  s’enrichit
  d’une
  râpée
  de
  truffe,
  la
  tatin
  d’artichauts
  et
  son
  jus
  truffé
  est
  fondante
  et
  goûteuse…
  Les
  constructions
  des
  plats
  par
  associations
  de
  saveurs
  et 
  textures
  rivalisent
  de
  subtilité
  et
  de
  simplicité.
  Côté
  desserts,
  le
  millefeuille
  aux
  fruits
  rouges
  affiche
  la
  perfection
  du
  feuilletage
  et
  la
  douceur
  gourmande
  d’une
  crème
  à
  la
  vanille,
  et
  le
  soufflé
  au
  Grand
  Marnier,
  comme 
  celui au caramel, est ma signature sucrée à laquelle personne ne résiste !